Expédition exotique… à Vincennes
L’idée d’une sortie avec les accueillis de l’équipe de Montreuil a germé avec le retour du beau temps. Il fallait tourner la page des jours maussades et de la routine presque trop confortables des lessives-petits déjeuners–douches habituels et désirer aller plus loin. Nous avons donc imaginé de pousser aussi loin que … le Val-de-Marne, mais de ne pas dépasser le zoo de Vincennes.
Le parcours en bus a été presque aussi long que si nous avions choisi la marche à pied, mais il s’est avéré plus sûr pour la cohésion du groupe, compte tenu d’une certaine turbulence chez les jeunes qui faisaient partie de l’expédition : Abdoul, Naby Laye, Moustapha, Mohammed, Djibril, arrivés depuis peu en France depuis la Guinée-Conakry et en quête du statut de mineurs isolés. Mais notre équipe internationale pouvait compter aussi sur la pondération des représentants du Mali (Mamadou, Kassoum, Sambou et Salif) et sur l’expérience sereine de Ridha, notre ami tunisien. Malgré tout, les accompagnateurs de l’équipe (Monique, Michèle, Suzelle, Marie et Luc), tout en partageant l’enthousiasme général, n’ont pas pu s’empêcher, de temps en temps, d’éprouver quelque préoccupation à la pensée de ‘’perdre’’ quelqu’un dans le labyrinthe des allées du parc.
Le zoo est vraiment bien aménagé pour les sorties en famille et le personnel est aux petits soins avec les visiteurs. Certes, les espèces animales présentées sont moins nombreuses qu’avant la rénovation : pas d’hippopotame, ni d’éléphant, à la grande déception de certains.
Et une bonne demi-heure a été consacrée à la recherche des lions, tapis dans l’ombre et restés invisibles. Mais quelques rencontres ont marqué les esprits des jeunes et des moins jeunes et motivé d’innombrables photos : les girafes, toujours élégantes (voire vaguement méprisantes !) ; les rhinocéros blancs, déjà imposants de loin mais vraiment écrasants de près ; et les babouins de Guinée, toujours un peu inquiétants et d’ailleurs tenus à distance. Et le Grand Koudou a fait un triomphe auprès de nos amis de Bamako, auxquels il rappelait le pays.
La pause déjeuner, réclamée ‘’à grands cris’’ par les jeunes estomacs affamés et par les vieux pieds fatigués, a permis de savourer, à l’ombre de bosquets, les succulents sandwiches préparés avant le départ, et de repartir pour quelques heures encore sous un soleil un peu … chaud. Ce qui a permis de vérifier, une fois de plus, un phénomène bien connu : les plus jeunes ne sont pas forcément les plus résistants.
Beaucoup de joie et de rires, beaucoup de regards qui s’émerveillent et deviennent parfois songeurs (ou nostalgiques?), beaucoup d’amitié partagée simplement, un grand moment de détente et d’oubli des galères de tous les jours.