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Témoignage de Sylvie
Contenu national
Thème
Accompagnement
Commune
Noisy-le-grand

Témoignage d'une bénévole sur le sens de son engagement

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Texte

Témoignage de Sylvie, bénévole au Secours Catholique, aux jeunes de l'aumônerie 
de Sainte-Thérèse de Noisy-le-Grand

« Lorsque sœur Juliette m’a demandé de témoigner sur mon engagement chrétien dans la vie de tous les jours, j’avoue avoir été un peu décontenancée. Ce n’était pas évident ni très clair. Mais je me suis prise au jeu de la réflexion et voilà ce qui me semble intéressant à partager :

J’ai cessé mon activité professionnelle il y a sept ans et me suis vite retrouvée un peu désœuvrée, sans but. 
Mes trois enfants avaient quitté la maison, mon mari était encore en activité. Il me fallait trouver une occupation, mais je n’avais pas vraiment d’idée. 
Et puis un samedi soir, à la fin de la messe, j’ai entendu le témoignage d’une religieuse qui lançait un appel à des bénévoles pour le Secours Catholique. Je me suis dit : pourquoi pas ?  Je vais aller voir et cela m’occupera quelques heures par semaine.

Je me suis rendue à la permanence de l’équipe du Secours Catholique qui se trouvait alors dans les locaux de l’église Saint-Paul-des-Nations. Là j’ai découvert une petite équipe de quatre personnes qui se démenait comme elle pouvait, pour venir en aide à de nombreuses familles en grande difficulté.  
La plupart étaient des étrangers sans papiers, venus en France pour trouver une vie meilleure, mais vivant dans des conditions très difficiles, une grande misère mais pas uniquement financière. Ces familles venaient donc frapper à la porte du Secours Catholique, pour trouver de l’aide. Bien sûr elles avaient besoin d’argent pour survivre, mais elles avaient également besoin d’écoute, de conseils, bref de discuter… 
 

Ce fut un choc pour moi qui ne connaissais pas du tout l’environnement des personnes sans papiers ou migrants comme on les appelle aussi. 
Pourtant quand j’étais jeune, mes parents faisaient partie d’une association qui accueillait des jeunes gens, venus de pays arabes pour travailler en France, que nous appelions les « travailleurs immigrés ». Ils étaient souvent très seuls et nous les accueillions à la maison le temps d’un repas, d’un dimanche, pour leur donner un peu de chaleur, de réconfort car ils étaient loin de leur famille. Mais ils travaillaient, avaient un statut « régulier » ce n’était pas du tout le même contexte.

Ici à Noisy, je me suis donc progressivement et pleinement investie dans l’équipe du Secours Catholique : au fur et à mesure des rencontres avec les familles, des liens se sont créés. Que fait-on concrètement pour les aider ? Bien sûr des distributions de colis alimentaires, des bons d’achats pour leur permettre de vivre dignement. Mais aussi beaucoup de discussions, d’écoute, de conseils. Et avant la crise sanitaire, les échanges pouvaient se faire autour d’un café, pour parler de tout et de rien, comme avec des amis, afin que ces personnes se sentent « comme tout le monde » et non pas comme dans une administration, puisque nous ne sommes pas des professionnels du social, juste des bénévoles. Et je me suis attachée à certaines d’entre elles.
 

(...)Très récemment, j’ai assisté un monsieur, lourdement handicapé, pour une demande de rendez-vous à la préfecture sur internet. Ce monsieur, je le connais depuis quatre ans, il m’a raconté son enfance, sa maladie, la polio contractée quand il était petit et très mal soignée en Algérie, son pays. D’où son incapacité à se déplacer sauf en fauteuil roulant ; même ses mains sont déformées, il ne peut pas correctement se servir d’un clavier.
Ce monsieur m‘a fait confiance, comme les autres familles que j’accompagne. C’est important et gratifiant aussi. Voir que progressivement je leur apporte un peu de réconfort, que le fait d’être attentif à leur personne, à leurs enfants, bref à leur vie leur rend le sourire qu’ils n’avaient pas en tapant à la porte du Secours Catholique, me rend heureuse.


Mais il n’y a pas que dans les locaux de notre permanence que les contacts se nouent. Lorsque je fais mes courses au centre commercial, ou lorsque je me promène, je rencontre fréquemment des familles : on discute, on prend des nouvelles comme entre voisins ou amis. Là aussi je réalise que ça leur fait énormément de bien. Tout cela n’est pas vain. Cela les pousse à aller de l’avant, à prendre confiance en eux, à s’épanouir.
 

Citation

"Vivre son engagement de chrétien ? On n’en prend pas toujours conscience et pourtant : c’est un petit geste, une parole, un soutien, sans démonstration, tout simplement. » 

Prénom Nom
Sylvie